Mitosis : an LSD Opera

Par Clemens Wellensiek et Eduard de Morais

Un Opéra stupéfiant ?

“Mitosis : an LSD Opera” est une comédie musicale contemporaine, imaginée par la chanteuse et performeuse américano-zurichoise Brandy Butler. Les représentations auront lieu du 4 au 5 décembre au théâtre de Vidy à Lausanne.

Brandy Butler est connue pour mêler musique et performance dans ses pièces. Il y a par exemple “Der Erste Fiese Typ” (2019), où l’artiste, forte d’un Bachelor en Jazz Performance à la “University of the Arts” à Philadelphie, a composé la musique. Elle a aussi obtenu un Master en pédagogie vocale à la « Zürcher Hochschule der Künste » en Suisse. Celaveut dire que le chant sera sûrement omniprésent durant la pièce.

Nous avons choisi cette pièce en raison de l’originalité du titre : “Mitosis : an LSD Opera”. Le LSD est une drogue qui est utilisée dans certains cadres de traitement pour lutter contre la dépression. Comment peut-on la lier avec l’opéra, un art a priori associé à la musique, au spectacle et au bonheur esthétique ?

Mais pourquoi le LSD ? En juillet 2022, Brandy Butler a perdu sa mère, celle-ci avait beaucoup souffert face à la réalité de la fin de vie. La mort est un sujet qui l’a beaucoup fascinée : comment peut-on se préparer véritablement à mourir ? Est-ce que la solution est la drogue ? Telle est la question à laquelle le spectacle répondra.

 Nous nous attendons donc à une pièce atypique, émouvante, et bouleversante.

La distance

Par Joanne Grand et Sarah Schwendimann

L’Espace entre nous

Le théâtre de Vidy accueillera sur son plancher, du 13 au 23 novembre, la pièce La Distance, écrite et mise en scène par le très connu et talentueux Tiago Rodrigues, grande figure du théâtre contemporain.

Dans cette pièce, Adama Diop et Alison Dechamps joueront la fille et son père, séparés par des millions de kilomètres. En effet, l’intrigue se déroule en 2077 lorsque les humains auront su transformer les films de science-fiction en réalité : la moitié des hommes se sont désormais établis sur la planète rouge tandis que l’autre partie, fragile et précaire, est condamnée à errer sur la planète bleue. Les quelque 225 millions de kilomètres séparant le père et la fille représentent un obstacle quant à leur communication. Comment continuer à maintenir une relation quand autant d’étoiles que de kilomètres nous séparent ?

Cette pièce nous a intriguées, tout particulièrement en raison de son metteur en scène. Notre professeur de Français nous avait mentionné son nom après être allé voir Catarina et la beauté de tuer des fascistes. Nous avons trouvé son œuvre originale et notre professeur a réussi à éveiller notre curiosité.

En quelques clics, nous avons constaté la célébrité de Tiago Rodrigues puisque le Portugais est le président du festival d’Avignon ! Nous nous attendons donc à une grande performance. Nous espérons que la pièce abordera des thèmes actuels, comme le changement climatique, même si l’intrigue se déroule dans le futur. Nous nous attendons à être touchées car des millions de kilomètres ne sont pas nécessaires pour défaire des liens et mettre à mal une relation…  Nous sommes curieuses de savoir comment la pièce et sa configuration seront amenées et comment la relation entre le père et sa fille se développera.

Le 15 novembre prochain, nous nous envolerons pour Mars et ses déserts. Suivez notre odyssée, Terriens !

La plus grande distance, c’est l’oubli

Voilà un jour qui s’est écoulé depuis notre venue au théâtre de Vidy pour assister à la pièce La Distance. En rentrant chez nous, nous nous sommes senties chamboulées, bouleversées et un tas d’émotions faisaient tempête en nous, comme une tempête de sable sur la planète mars. Nous nous sentions tristes. Etrangement, nous nous sentions connectées avec les autres spectateurs. Il était réconfortant de voir des personnes chamboulées et, pendant une heure et demie, un lien s’est créé. Nous étions aussi apaisées, tout comme Ali, médecin resté sur terre, et père d’Amina, partie sur mars pour devenir une Oubliante.

En entrant dans la salle, la scène était plongée dans la pénombre, mais nous pouvions tout de même distinguer, au centre du plateau, un cercle de terre aride. Celui-ci était divisé en deux parties égales par un large arbre couché et un relief rappelant les collines martiennes. Le comédien Adama Diop, qui joue le père, se trouvait déjà sur scène, ce qui est plutôt inhabituel. Il était déjà immergé dans son rôle, serein, et écoutait un disque offrant aux spectateurs une ambiance de jazz.

Puis silence. La pièce débute. A ce moment-là, les lumières ne sont pas encore complètement éteintes, mais tamisées, avec des couleurs chaudes. Chaque spectateur attend avec impatience les mots du père. Il s’adresse à sa fille dans un message vocal, posant toute l’intrigue : sa fille s’est rendue sur mars, pour oublier le passé et se concentrer uniquement sur une nouvelle humanité. Tout comme le père, le spectateur se demande pourquoi. Dès la première réplique, nous sommes prises dans l’intrigue. Nous voulions absolument savoir. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi avoir quitté la terre pour s’embarquer dans une odyssée spatiale à la Ray Bradbury sans même prévenir son père. On apprend bien vite que sa fille est avant tout une jeune femme libre qui regarde encore plus loin que l’horizon, comme lorsque, petite, elle s’aventurait dans l’immensité de la mer sans prêter attention aux dangers du monde. Leur relation est tumultueuse et il n’a pas été nécessaire de quitter la terre pour créer une distance. Puis le cercle se met à bouger sur lui-même et nous faisons face à Amina et au décor martien. Toute l’intrigue est basée sur ces deux personnages qui sont si proches l’un de l’autre sur scène et en même temps séparés par des millions de kilomètres.

La vie sur mars est austère : aucun oxygène, aucune sortie libre en dehors de ces couloirs souterrains et, comme seule musique, un son de frigo comme un bourdonnement continu (que le spectateur entend tout au long de la pièce). A travers leurs échanges, les deux personnages se disputent sans même réellement s’écouter, pendant que la plateforme continue de tourner sur elle-même. L’un pose une question, l’autre ne répond pas. Le seul moment où la plateforme s’arrête de valser est lorsque la fille rêve de son père. Dans un moment suspendu, les limites physiques se brouillent et les deux s’étreignent. Même si cet amour est difficile, celui-ci est infini et constant.

 Il y eut aussi ce moment très fort où la terre et mars se trouvaient sur le même axe et que la communication entre le père et la fille allait devenir impossible. A ce moment-là, la scène tournait à toute vitesse, nous faisant ressentir le temps qui avait filé trop vite et qu’il était maintenant trop tard. Pour accompagner cette scène, un projecteur à lumière orange était braqué dans la direction des spectateurs. Presque éblouies, nous pouvions ressentir ce que les deux personnages vivaient.

Le jeu d’acteur était vraiment impressionnant ! Les deux personnages arrivaient à nous faire ressentir les mêmes émotions qu’eux, ce qui nous maintenait constamment dans l’intrigue. Le fait d’avoir une scène qui tourne devait être un vrai défi pour les deux acteurs et la production, mais tout était parfaitement exécuté, comme une danse.

La Distance est donc un réel succès autant du côté du contenu de la pièce, riche en émotions, qui thématise les liens familiaux (ici plus particulièrement le lien père–fille), que du côté du jeu d’acteurs renversant. Le spectateur n’en ressort pas indifférent et avec une petite larme au coin de l’œil. Si vous souhaitez aller voir la pièce (ce que nous vous recommandons), alors sortez les mouchoirs!

Adama Diop avant le commencement de la pièce

In bocca al lupo

Par Baptiste Rittener et Clemens Wellensiek

Entre crocs et frissons

Du 30 Octobre au 14 Novembre se jouera la pièce In bocca al lupo au théâtre de Vidy. Cette pièce abordera le sujet très délicat du loup en Suisse, entre le sauvage et l’élevage. Ce débat très actuel secoue la Suisse, les écologistes promouvant la santé de l’écosystème et les agriculteurs tentant de sauver leurs bêtes.

Le titre de la pièce, In bocca al lupo (dans la gueule du loup), est une expression utilisée en Italie dans le milieu du théâtre pour se souhaiter bonne chance avant de monter sur scène. On se jetterai dans la gueule du loup comme on se jette devant le public. Comme ce jeu de mots l’indique, cette pièce a pour but de fusionner le théâtre et la thématique du loup. La pièce inclura donc une installation vidéo, un médiateur transdisciplinaire, et d’autres éléments surprenants.

La metteuse en scène, Judith Zagury, a l’habitude de travailler avec des animaux. En collaborations, elle a amené sur scène plusieurs animaux avec Être Bête(s),un cheval avec Hate, et même deux poulpes avec Temple du Présent. Cette fois-ci, c’est en metteuse en scène qu’elle va tenter de créer cette connexion entre le monde animal et le monde des humains.

En 2017, Judith Zagury a créé ShanjuLab, un « laboratoire de recherche théâtrale sur la présence animale ». C’est un pôle de création artistique qui explore le contact avec les animaux sur les plans de l’éthique animale et de l’éthologie. Dans son espace à Gimel, vers Morges, le poulailler, le parc des chèvres, et celui des chevaux cohabitent avec le monde humain.

Ce n’est donc pas se créer de faux espoirs que de s’attendre à une présence animale sur scène, notamment des chiens de troupeau se baladant entre les câbles des ordinateurs. Ce sera sûrement très intéressant d’observer le comportement de chiens sur scène. Vont-ils aboyer lorsqu’une vidéo de loup sera diffusée? Comment vont-ils interagir avec les acteurs? Perdent-ils leurs repères sur ce lieu qui leur est étranger? Pour répondre à ces questions, rendez-vous à Vidy pour vivre une expérience unique en son genre !

Une pièce qui vous dévore de l’intérieur

La question du loup, sans doute une des plus épineuses et émotionnelles à laquelle la Suisse fait face, a été mise en scène au théâtre de Vidy dans In bocca al lupo. Très loin du théâtre classique, cette pièce peut être qualifiée de documentaire immersif dans le monde animal. Immersif au sens scénographique, avec des vidéos projetées à 360 degrés autour du spectateur, au sens physique, avec le public qui peut s’installer sur la scène, et au sens animal, avec la présence de trois chiens de troupeau.

Cette pièce est avant tout un véritable travail de recherche qui se veut le plus neutre possible. On passe en effet d’audios d’agriculteurs emplis d’émotion à un médiateur entre le monde animal et humain, puis enfin apparaît le loup lui-même. Cela permet vraiment au spectateur d’avoir une vue d’ensemble de la question. De plus, la journaliste qui tape en direct les informations sur le loup donne un côté encore plus factuel à ce sujet.

C’est également un chef d’œuvre au niveau cinématographique. Judith Sagury nous a confié avoir travaillé des heures et des heures pour sélectionner les images et les vidéos les plus pertinentes. Le résultat permet au spectateur d’observer, à travers les caméras, la vie animale. Les plans choisis sont remarquables : au lieu de filmer depuis le haut une vache tuée par un loup, la caméra part à quelques millimètres de la bête tuée et recule ensuite lentement jusqu’à ce que le public reconnaisse la carcasse. Cela ajoute un côté écœurant, c’est très bien pensé. Les caméras pièges permettent également de s’immiscer dans la nature et la vie des loups. Ceci permet au spectateur de voir les interactions au sein de la meute et avec d’autres animaux, comme les vaches ou les biches.

Ce qui rend cette pièce unique, c’est également la présence de chiens de troupeau sur scène. Cela pose des questions éthiques : pourquoi diabolise-t-on les loups et aime-t-on les chiens, alors que sur le plan biologique ils sont cousins ? Avons-nous le droit de les dresser les uns contre les autres ? Ce sont des questions qui méritent d’être posées.

L’intérêt réside aussi dans le fait d’avoir introduit les chiens dans un environnement qui ne leur est pas naturel. Cela amène à des interactions intéressantes entre les chiens et les éléments qui les entourent, comme lorsque ces derniers aboient quand un loup passe à l’écran. Une tension est ainsi créée : on voit le loup approcher, un chien hurle, les autres le suivent, on se croirait véritablement dans une forêt. Les chiens ajoutent également une touche légère au spectacle qui aborde quand même une thématique lourde. Ils font sourire les visages des petits et des grands par leurs jeux et par leurs personnalités uniques qui rapprochent le monde animal au monde humain.

In bocca al lupo est donc une véritable réussite, car le sujet est abordé de manière neutre, sans aucun côté donneur de leçons. Contrairement aux tabourets, la pièce, très bien structurée, tient très bien debout. L’atmosphère singulière créée par Judith Sagary et son équipe immerge le public dans cet univers, de sorte que le spectateur n’en ressort pas indifférent.

Bovary Madame

Par l’ensemble de la classe

Toute la classe a assisté à la représentation du 25 septembre 2025. Les élèves en sont ressortis surpris, à la grande majorité agréablement.

Très attentifs au dispositif original qui enveloppe le spectateur, les élèves ont aussi été sensibles à la multiplicité des langages scéniques. Ils ont bien perçu comment les projections vidéo donnaient accès aux hors-scènes (coulisses, paysages, souvenirs…), comment elles permettaient d’exhiber des détails du plateau (la larme de Rodolphe), comment elles doublaient et complétaient le spectacle vivant (la chevauchée d’Emma), ou encore comment elles multipliaient les points de vue (la calèche). Ils ont aussi relevé combien les rôles traditionnels étaient « floutés » : les personnages se faisaient parfois spectateurs des scènes et, à l’inverse, certains spectateurs devenaient acteurs d’un tableau.

Voici, en vrac, et sur un canevas grammatical convenu, leurs réactions de lecteurs du roman confrontés à cette proposition dramaturgique :

« J’avais lu l’entier du roman et j’ai préféré la pièce au livre : c’était plus léger, moins long que dans le livre. » (Julie)

« J’avais lu tout le livre et j’ai apprécié comment ils ont montré le côté ridicule du personnage de Charles, ainsi que le côté orgueilleux et risible de Rodolphe. J’aime aussi la fin où Emma continue de vivre au lieu de mourir. » (Joanne)

« J’avais lu quasiment tout le livre et j’ai beaucoup aimé comment certaines scènes, comme celle des comices, ont été retranscrites. » (Marine)

« J’avais lu les deux premières parties et j’ai trouvé les scènes avec Charles très fidèles au livre : il était ridicule et parlait doucement, comme je l’imaginais. » (Eduard)

« J’avais lu les deux premières parties du livre et j’ai trouvé que le spectacle correspondait bien au livre. J’ai beaucoup aimé ce spectacle, même si la fin était un peu longue. » (Sarah)

« J’avais lu les deux premières parties. Si on lit le livre sans y prêter vraiment attention, on passe à côté de plein de sous-entendus qui sont bien représentés dans le spectacle, souvent exagérés, ce qui apporte beaucoup d’humour. » (Thelma)

« J’avais lu les deux premières parties et j’ai été agréablement surpris par l’accessibilité de la pièce, pièce que j’ai trouvée plus entraînante que le roman. » (Julien)

« J’avais lu la moitié du roman et j’ai adoré le spectacle. J’ai su retrouver des citations du livre, ce que j’ai trouvé génial. » (Antoine)

« J’avais lu jusqu’à la scène des comices et j’ai trouvé que le roman prend vie dans le présent. Les représentations que l’on se fait sont tout à fait similaires aux tableaux qu’on voit (par exemple, la maison des Bovary). » (Esther)

« J’avais lu jusqu’aux comices agricoles et j’ai beaucoup aimé retrouver l’opposition entre réalisme et romantisme. » (Baptiste)

« J’avais lu la première partie et j’ai trouvé la pièce complètement abordable : sans avoir lu, on comprend tout. J’ai aimé la pièce pour son originalité et sa diversité. » (Candice)

« En sortant du spectacle, j’étais content, parce que ça faisait longtemps que je n’avais plus tellement ri durant une pièce de théâtre. » (Clemens)

« Je n’avais pas commencé à lire le roman et j’ai beaucoup aimé le spectacle. » (Arthur)

Cure (Girls)

Par Antoine Auer et Arthur Dumont

5 femmes et une réalité

La pièce Cure (Filles) sera jouée au théâtre de Vidy du 3 au 8 octobre 2025 et dure environ une heure. Le collectif croate « Kolektiv igralke », composé de 4 femmes toutes diplômées du programme « Acting and Media » de l’Académie des arts appliqués de Rijeka, invite, à chacune de ses productions, une metteuse en scène afin de redécouvrir la création et les formes théâtrales. Cette fois c’est Tjaša Črnigoj qui est invitée. Tjaša Črnigoj a étudié la philosophie et la littérature à l’université de Ljubljana et elle a reçu le prix Župančič, le prix le plus prestigieux de la capitale slovène. Le « Kolektiv igralke » est très engagé sur les plans social et féministe, avec des productions entre théâtre et sciences sociales.

Il présente ici un théâtre sur 3 générations de femmes qui racontent leurs conditions dans le contexte de la Croatie et de la Yougoslavie. Elles abordent toutes sortes de sujets comme la sexualité, le passage à l’âge adulte, etc.

Nous serons dans la salle le 7 octobre prochain. Nous nous attendons à un théâtre où les actrices vont beaucoup parler et raconter, dans un spectacle bien sûr très engagé sur la condition féminine actuelle et passée. La mise en scène saura certainement nous surprendre, bien que nous puissions penser à une mise en scène assez épurée au vu des clichés disponibles sur la pièce.

Nous avons choisi ce spectacle car nous voulions découvrir une nouvelle culture et, puisque la culture slave nous est étrangère, quoi de mieux que d’aller voir une pièce qui parle de cette culture. En tant qu’hommes blancs suisses, la question féminine dans d’autres cultures nous interpelle. Ceci nous a encouragés à aller voir cette pièce.

Ne fuis pas, bats toi

Le théâtre se finissant, nos réactions ont été directes : ce fut un spectacle intéressant avec un message fort et dans lequel nous avons beaucoup appris.

Les comédiennes ont évolué tout au long de la représentation vêtues de robes traditionnelles de leur région d’origine : la Croatie. Le décor, quant à lui, était constitué d’un plateau blanc sur lequel ont été disposés, tout au long de la pièce, plusieurs panneaux portant des dates, accompagnés par plusieurs objets représentant l’histoire associée. Le tout a également, à de multiples reprises, été accompagné de faux sang, élément principal de la pièce.

Dans cette pièce, la dimension sonore est majeure, avec des musiques qui reviennent, comme des musiques traditionnelles croates ou, au contraire, des musiques modernes qui soulignent le contraste entre le propos moderne et les décors et costumes plus traditionnels. Les comédiennes nous parlent avec leurs voix naturelles, ce qui rend toute la pièce plus intime. Nous avons particulièrement aimé le fait que les actrices brisent aussi le 4ème mur et commencent la pièce en rendant le public attentif au « son » de la ville. À tout cela s’ajoutent les interviews des différentes femmes dont on apprend les histoires par la diffusion dans toute la salle.

Les lumières, quant à elles, ont évolué durant la représentation : quand des histoires étaient racontées, les lumières, orientées sur le côté, étaient simples et donnaient une ambiance chaude. Au contraire, quand des informations générales étaient expliquées, la lumière était souvent plus forte et plus froide.

Sur le mur opposé au public ont été diffusées, tout au long de la pièce, des images et vidéos représentant les personnes mentionnées dans le texte.

Bien que nous ayons beaucoup apprécié cette représentation, nous ne la recommanderions pas à une personne dérangée par des discussions d’ordre sexuel ou atteinte d’une forme d’hématophobie. En effet, les deux éléments, très présents tout au long de la pièce, pourraient poser un problème à certaines personnes.

Les différents aspects de la pièce se mariaient bien ensemble et la diffusion des interviews et photos permettaient de donner une impression de proximité avec le récit. Les différents jeux de lumières soulignaient le propos et permettaient au spectateur de mieux ressentir l’histoire. La proximité a aussi été favorisée quand les comédiennes ont commencé à jouer autour de nous et à sortir du plateau pour se rapprocher.

Pour finir, si vous avez un quelconque intérêt pour la découverte de la condition féminine dans une culture différente de la culture locale ou si vous voulez simplement passer une heure pour découvrir un style de représentation auquel nous sommes très peu habitués, nous ne pouvons que vous conseiller ce spectacle.